L’Afrique, continent riche en biodiversité, abrite une variété d’espèces animales fascinantes, y compris certaines espèces de loups. Contrairement à d’autres continents où les loups sont plus couramment observés, l’Afrique présente des espèces moins connues mais tout aussi intrigantes. Cet article vous parle d’une exceptionnalité en Éthiopie, Afrique de l’Est seul pays ou il est possible d’observer les 2 seules espèces de Loups… Une après midi d’octobre j’ai eu l’occasion d’en rencontrer un, solitaire au delà de sa zone d’habitat habituel… Chez les loups d’Abyssinie. Au cœur du territoire du clan Tarura. C’est ici que j’ai pu observer un comportement plutôt intéressant….
Le Loup doré africain : un carnivore méconnu au cœur de l’écosystème africain
Cette espèce descendrait d’un canidé ancestral présentant un profil génétique mélangeant 72 % de Loup gris (Canis lupus) et 28 % de Loup d’Abyssinie (Canis simensis). Sa présence semble aujourd’hui attestée en Afrique du Nord, dans la bande sahélienne (Mauritanie, Sénégal, Mali, Niger, Tchad, Soudan, Soudan du Sud, Éthiopie), dans la corne de l’Afrique, ainsi que dans une partie de l’Afrique de l’Est (source Wikipedia)
Bien que superficiellement similaire au Chacal doré (particulièrement en Afrique de l’Est), le Loup doré africain présente un museau plus pointu et plus fin, ainsi que des dents plus robustes. Les oreilles sont plus longues chez le Loup doré africain et le crâne présente un front plus élevé.
Caractéristiques :
- Taille : environ 1 mètre de longueur, entre 40 et 50 cm de hauteur avec une queue de 20 à 30 cm.
- Poids : 7 à 14kg.
- Pelage : coloration typique soit plutôt jaunâtre à gris argenté, avec des membres légèrement rougeâtres et des marques noires sur la queue et les épaules. La gorge, l’abdomen et les marques faciales sont généralement blancs ; les yeux sont de coloration ambrée.
Une découverte récente : de chacal à loup doré
Longtemps classé parmi les différents chacals africains, le loup doré africain n’a été reconnu comme une espèce distincte qu’après des analyses génétiques approfondies réalisées dans les années 2010. Ces études ont révélé que cet animal est génétiquement plus proche des loups gris (Canis lupus) et des coyotes (Canis latrans) que des chacals africains (Canis mesomelas et Canis adustus). Cette révision taxonomique a permis de mieux appréhender son rôle écologique et sa diversité géographique.
Un habitat varié et une adaptabilité remarquable
Le loup doré africain est présent dans une grande partie du continent, depuis les savanes sèches du Sahel jusqu’aux écosystèmes montagneux d’Afrique de l’Est. Il s’adapte à une grande diversité d’environnements, ce qui en fait un canidé généraliste par excellence. Cette capacité d’adaptation est renforcée par un régime alimentaire opportuniste, incluant des proies de petite taille, des charognes et même des fruits.
Une vie sociale à la croisée des chemins
Le loup doré présente une organisation sociale flexible. Il peut vivre en couples, en petits groupes familiaux ou comme individu solitaire, selon les ressources disponibles et la pression environnementale. Cette souplesse comportementale contribue à sa résilience dans des écosystèmes souvent perturbés par les activités humaines.
Les menaces pesant sur le loup doré
Malgré sa grande adaptabilité, le loup doré fait face à plusieurs menaces. La perte de son habitat due à l’expansion agricole, la chasse et les conflits avec les éleveurs représentent des pressions significatives. Les empoisonnements accidentels, souvent destinés aux prédateurs de bétail, affectent également ses populations. Par ailleurs, les échanges génétiques avec les chiens domestiques dans certaines régions pourraient avoir un impact sur la pureté génétique de l’espèce.
Le loup doré africain est un acteur clé dans les écosystèmes où il vit. En tant que prédateur, il régule les populations de petits mammifères et contribue à l’équilibre écologique. La conservation de l’espèce passe par une meilleure compréhension de sa biologie et de son écologie, ainsi que par des efforts pour réduire les conflits avec les communautés humaines.
incessantes tentatives d’approche :
Comme je vous le disais en introduction, lors d’une de mes expéditions sur le territoire du clan Tarura, alors que j’étais à la recherche du discret loup d’Abyssinie, j’ai été témoin d’un comportement inattendu. À distance, j’ai d’abord aperçu ce qui semblait être un chacal, accompagné d’une femelle loup d’Abyssinie visiblement agitée. En m’approchant avec précaution, j’ai rapidement constaté qu’il ne s’agissait pas d’un chacal, mais d’un loup doré africain. La femelle, en pleine saison de reproduction, semblait troublée par les incessantes tentatives d’approche de ce loup doré, tandis qu’un mâle loup d’Abyssinie à proximité réagissait avec nervosité à cette intrusion. Ce comportement, qui ressemblait à un harcèlement pour tenter de s’accoupler, illustre à quel point les interactions entre espèces proches peuvent être complexes, et parfois conflictuelles, dans un environnement partagé. Une scène rare, captivante, et qui soulève de nombreuses questions sur les dynamiques interspécifiques dans ces écosystèmes afro-alpins.